La loi antigaspi pour une économie circulaire sera bientôt applicable à tous, y compris les particuliers.

Ca y est, c’est la rentrée ! Le secteur de la restauration commerciale retrouve peu à peu son rythme de croisière. L’évènementiel entre dans une période plus calme jusqu’aux fêtes de fin d’année. Les entreprises reprennent leurs activités à plein régime. C’est le moment d’évaluer les résultats des activités de la première moitié de l’année, de relancer les projets en cours et de fixer de nouveaux objectifs.

Aussi, il est temps de faire un bilan sur les étapes à franchir pour entrer en conformité avec la loi AGEC. Dès le 1er janvier 2024, elle concernera tous les professionnels. Autant dire que c’est pour demain !

La loi AGEC

Bien que les médias nous en parlent de plus en plus depuis le début de l’année, voici un récapitulatif des principaux points de cette loi.

Tout d’abord, la loi AGEC – Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire – est une loi française adoptée pour lutter contre le gaspillage et promouvoir une économie circulaire plus durable. Elle vise à réduire les déchets, à favoriser le recyclage et à encourager une meilleur gestion des ressources.

Elle a été adoptée en France et promulguée le 10 février 2020. Elle est le fruit d’une évolution de la politique environnementale française et européenne. Elle vise à mieux gérer les ressources, réduire les émissions de gaz à effet de serre et minimiser l’impact environnemental.

Ainsi, cette loi comporte plusieurs dispositions importantes, telles que l’interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, l’objectif de 100% de plastique recyclé d’ici 2025, la mise en place d’une consigne pour les bouteilles en plastique, et d’autres mesures visant à encourager l’économie circulaire et à réduire la production de déchets.

Tout professionnel n’étant pas en conformité avec cette réglementation s’expose à une amende de 75.000 € et à une peine de 2 ans de prison. 

L’obligation de tri séparé et de valorisation des biodéchets

Les biodéchets sont aussi concernés par cette loi. Pour quelles raisons est-ce si important ?

Aujourd’hui, plus de 32% des OMR (poubelles grises) collectées sont biodégradables car elles sont composées :

– de restes de cuisine et de table

– de produits alimentaires non consommés sous emballage

– de produits alimentaires on consommés sans emballage

– de déchets de jardin

L’impact des biodéchets en mélange (qui sont encore jetés dans les sacs poubelles) est considérable. Leur collecte et leur transport génèrent énormément de gaz à effet de serre.

Ensuite, ils sont soit enfouis, soit incinérés avec les autres déchets.

L’enfouissement : Lorsqu’ils sont enfouis avec les autres déchets, les biodéchets produisent une sorte de liquide nauséabond qui se charge peu à peu de métaux lourds et de diverses substances nocives qui sont susceptibles de contaminer les sols et les nappes phréatiques.

 

 

 

 

 

L’incinération : Les biodéchets sont chargés de 60% à 90% d’eau. Autrement dit, en les incinérant, on brûle de l’eau ! Alors, pour compenser, on ajoute des déchets plus combustibles dans les fours (principalement en bois). Cela n’a pas de sens puisque le bois est facilement recyclable. Il pourrait servir à fabriquer de nouveaux meubles ou matériaux.

En revanche, lorsqu’ils sont triés séparément, les biodéchets deviennent bénéfiques. Cette matière organique est facilement valorisable par compostage, lombricompostage et méthanisation.

Une fois valorisés, ils servent à enrichir les sols de façon naturelle.

Saviez-vous qu’une terre en bonne santé capte presque autant de CO2 que les arbres ?

Pour un sol riche et bien géré, on peut estimer qu’il stocke environ 20 à 40 tonnes de carbone par hectare (environ 8 à 16 tonnes de CO2 par hectare) dans les 30 premiers centimètres de profondeur du sol.

La déforestation, la surexploitation des terres et les pratiques agricoles non durables, peuvent réduire la capacité des sols à stocker le carbone et entraîner des émissions nettes de CO2 dans l’atmosphère. Par conséquent, la préservation et la restauration des sols en bonne santé sont cruciales pour l’atténuation du changement climatique. C’est pour cette raison que la valorisation des déchets alimentaires en amendements naturels est incontournable pour rétablir l’équilibre.

A méditer

Les résultats de l’étude ESTEBAN (étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) édités en 2021 ont démontré la présence de 27 métaux lourds néfastes pour la santé dans l’organisme de 97% des français, y compris les enfants. La plupart proviennent de ce que nous mangeons ! 

https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2021/exposition-aux-pesticides-de-la-population-francaise-resultats-de-l-etude-esteban

Faire reculer l’usage des engrais chimiques et autres produits phytosanitaires dans l’agriculture au profit du compost contribuerait grandement à améliorer les choses ! D’où l’intérêt de trier les déchets alimentaires séparément pour produire des engrais naturels de qualité.

Pour conclure, la loi AGEC est un élément clé de la politique environnementale de la France pour promouvoir une économie plus respectueuse de l’environnement et réduire le gaspillage des ressources. Nous avons tous un rôle à jouer. Que ce soit par de petits gestes au quotidien, la participation à des initiatives communautaires, le soutien à des réglementations respectueuses de l’environnement, chaque action compte dans la construction d’un avenir durable pour tous.

 

Si le tri séparé des biodéchets vous semble difficile à mettre en place dans votre entreprise, si vous souhaitez échanger sur les freins que vous rencontrez ou, au contraire, nous faire part de vos bonnes pratiques pour que nous les mettions en avant dans un prochain article, contactez-nous.

LB – 01/09/2023