Le compostage et le lombricompostage chez soi, ce n’est pas sorcier !
Avec la loi AGEC qui s’appliquera aux particuliers à compter du 1er janvier 2024, les ménages vont devoir trouver une solution pour valoriser les restes de préparation de cuisine et les restes d’assiettes !
Ainsi, dans certaines communes françaises, la collecte des biodéchets des ménages est déjà opérationnelle depuis plusieurs années. Soit elle se fait en porte-à-porte, soit par le biais de site de compostage de proximité dans lesquels les ménages déposent leurs biodéchets afin qu’ils soient valorisés par compostage ou lombricompostage.
En revanche, dans d’autres communes, la mise en place est plus délicate. Nombreuses sont celles qui n’auront pas de solutions spécifiques à proposer à leurs concitoyens pour le 1er janvier prochain ! Mais ce n’est pas l’objet de cet article.
Certaines métropoles ont fait le choix de distribuer gratuitement ou à moindre coût des composteurs et des lombricomposteurs aux ménages. La démarche est positive puisqu’elle va dans le sens de la réglementation. De plus, trier et valoriser ses biodéchets chez soi permet de réduire la facture de la collecte des OMR (poubelles grises) et de produire un engrais naturel que l’on peut réutiliser dans nos plantes. Beaucoup de ménages se sont inscrits sur les listes… et beaucoup ont abandonné en cours de route. Ils ont perdu toute motivation par manque d’information, ne sachant pas vers qui se tourner.
Si vous décidez de vous lancer dans le compostage de vos biodéchets et que vous en parlez autour de vous, vous allez entendre beaucoup de choses comme : « c’est contraignant, ça sent mauvais, ça attire les moucherons, … ». Et bien c’est faux !
En réalité, compostage et lombricompostage ne sentent pas mauvais. C’est très facile. Il s’agit juste de mettre en application ce qui se passe dans la nature. Pour que ça se passe bien, il faut tout de même connaître quelques astuces.
Les règles d’or du compostage
Tous les déchets alimentaires sont compostables :
Les épluchures, les fruits et légumes abîmés, la marc de café, le thé, le maté, les coquilles d’œufs écrasées, le pain rassis (après l’avoir ramolli dans de l’eau), les peaux d’agrumes, les épluchures d’ail, d’oignon et d’échalotte.
Il est possible aussi d’y mettre les fleurs fanées et les mauvaises herbes. Toutefois, dans un petit composteur d’appartement, on se limitera aux déchets alimentaires.
Couper les déchets de cuisine et les restes d’assiettes en morceaux avant de les mettre dans le composteur / lombricomposteur :
En coupant les déchets alimentaires, ils se dégraderont plus vite et n’auront pas le temps de sentir mauvais. Prenons par exemple une pomme moisie. Si elle est jetée en l’état, elle mettra plus de temps à se décomposer . Elle va attirer les moucherons et dégager de mauvaises odeurs.
Saupoudrer de la coquille d’œufs broyée en surface pour repousser les moucherons :
Les moucherons n’apprécient pas la poudre de coquille d’œufs car elle est fine et se colle partout. Il n’y a donc rien de mieux pour les faire fuir.
Ajouter un peu de carton déchiré en morceaux :
Boîte d’œufs, carton du rouleau de papier toilette et de papier essuie-tout, carton d’emballage (brut et non vernis).
La règle à garder en tête : 2/3 de déchets alimentaires pour 1/3 de matière carbonée (papier, carton). De ce fait, lorsque des déchets alimentaires sont jetés dans le composteur, il faut systématiquement ajouter une petite quantité de carton en suivant la méthode des lasagnes : 1 couche de biodéchets, 1 couche de carton , 1 couche de biodéchets, 1 couche de carton, … !
Lorsque les biodéchets se dégradent, ils produisent du liquide qui peut sentir mauvais. Le carton va donc absorber cette humidité, évitant ainsi les mauvaises odeurs.
De plus, en respectant cette proportion des 2/3 – 1/3, le compost obtenu à terme sera bien équilibré.
Mélanger l’intérieur du composteur 1 fois par semaine :
En remuant le composteur, on l’aère. Ainsi, le processus de compostage est optimisé.
Arroser le compost lorsqu’il est trop sec :
En général, l’humidité apportée par les biodéchets suffit. Toutefois, en période estivale par exemple, il arrive que cela ne suffise pas. Par conséquent, il devient nécessaire de l’arroser un peu.
L’astuce du pain rassis trempé dans de l’eau permet également d’ajouter de l’humidité. De plus, il se dégradera plus facilement que s’il était sec et dur !
Spécificité du lombricomposteur
Inutile de mélanger le lombricomposteur : les lombrics le font très bien tout seul !
Les lombrics mangent aussi les agrumes et les épluchures d’ail, d’oignon et d’échalotte :
D’un naturel gourmands, les lombrics se précipitent d’abord sur les déchets plus doux et plus sucrés. Ils s’attaquent ensuite à ce qu’il reste, faute de mieux !
Les lombrics ont aussi besoin de manger un peu de carton pour leur bon développement :
Ils aiment particulièrement le carton des boîtes d’œufs. C’est pour cette raison qu’il faut leur en donner de temps en temps.
En cas de départ en vacances, aucune crainte à avoir :
Les lombrics peuvent survivre plusieurs semaines sans nouvel apport de nourriture. Ainsi, ils s’adapteront très facilement.
Eviter de mettre le lombricomposteur en plein soleil !
Récupérer le lombrithé 1 fois par semaine :
Les lombrithé c’est le liquide marron que l’on retrouve dans le bas du lombricomposteur. Cet engrais est très riche en azote, élément essentiel à la croissance des plantes. Il contient également des micro-organismes utiles pour fertiliser les sols.
Attention : il est indispensable de diluer cet engrais avant d’arroser les plantes car il est très concentré. De ce fait, il faut garder en tête les proportions suivantes : 1 dose de lombrithé pour 10 doses d’eau.
Si des lombrics tentent de déserter, c’est que quelque chose leur déplaît :
– le lombricomposteur est trop humide ? il faut ajouter des morceaux de cartons.
– le lombricomposteur est trop sec ? il faut l’arroser un petit peu
LB – 13/11/2023